InstallĂ©s sur une colline du Perche, en plein cĆur du Parc Naturel RĂ©gional depuis plus de 10 ans, nous Ă©levons avec nos jeunes enfants Thomas et Nathan environ 400 000 escargots par an.
Notre mĂ©tier s’appelle HELICICULTURE dont la racine latine : HĂ©lix peut se traduire par hĂ©lice ou spirale.
Sur les 35 000 tonnes d’escargots consommĂ©es chaque annĂ©e en France, moins de 4 000 tonnes sont issues des fermes hĂ©licicoles françaises.
C’est donc prĂšs de 85 % de notre consommation qui est constituĂ©e d’escargots « sauvages » de ramassage provenant d’Europe centrale et plus rĂ©cemment de Turquie.
Cette situation est une rĂ©sultante du remembrement effectuĂ© aprĂšs la seconde guerre mondiale pour moderniser le monde agricole ; car le rassemblement des parcelles, l’arrachage des haies, des talus et la dĂ©forestation ainsi que les cultures intensives ont dĂ©truits Ă plus de 75 % le biotope naturel de l’escargot en plaine en 20 ans.
Les escargots peuplent la Terre depuis plus de 500 millions d’annĂ©es et les hommes les ont toujours consommĂ©s.
Sous l’AntiquitĂ©, les romains construisent de petits parcs en brique recouverts d’un filet pour y faire pousser des plantes aromatiques et y Ă©lever des escargots, car ils adorent les faire griller sur la braise ou mariner dans du vin parfumĂ© aux Ă©pices.
Au Moyen-Age, les moines qui maĂźtrisent toutes les techniques agricoles, construisent des escargotiĂšres
(parc oĂč vivent les escargots) dans les jardins des monastĂšres, car ils les apprĂ©cient pour leurs qualitĂ©s gustatives et mĂ©dicinales.
Mais, il ne s’agissait que d’une mĂ©thode simple copiant le cycle naturel de l’escargot dans un espace clos.
Ils n’y avaient donc aucune maĂźtrise sur la sĂ©lection, la reproduction, la densitĂ© et la productivitĂ©.
Si l’escargot est un animal phytophage (qui consomme divers vĂ©gĂ©taux verts), il ne rĂ©siste pas Ă l’odeur â’allĂ©chante’ d’une charogne ou dâun dĂ©licieux champignon souvent toxique…Or l’escargot a la capacitĂ© de digĂ©rer tout cela et de fixer les toxines et les mĂ©taux lourds dans son pieds.
L’escargot de Bourgogne ( hĂ©lix pomatia ) est exclusivement un animal sauvage car sa lente croissance pour devenir adulte ( environ 3 ans ) et le peu d’Ćufs produits ne peuvent ĂȘtre envisagĂ© favorablement en Ă©levage. C’est pour cela qu’il ne peut y avoir aucune traçabilitĂ© tant sur son origine, son Ăąge, son alimentation qui va dĂ©terminer les qualitĂ©s organoleptiques que sont le goĂ»t et la tendretĂ© de sa chair.
Seule la famille des Gris ( hĂ©lix aspersa ) petits ou gros peut ĂȘtre Ă©levĂ©e par des professionnels car sa croissance trĂšs rapide ( 6 mois ) va lui confĂ©rer une extrĂȘme tendretĂ© et son alimentation , exclusivement composĂ©e de vĂ©gĂ©taux dont la production et la provenance sont contrĂŽlĂ©es, restituera le vĂ©ritable parfum de la chair d’escargot.
Si l’escargot est l’un des symboles de la gastronomie française Ă travers le monde, il est peut-ĂȘtre regrettable que dans notre propre pays l’escargot soit le plus souvent proposĂ© en coquille beurrĂ©e Ă la persillade.
Escargots du Perche La HuberdiÚre / 61340 Préaux-du-Perche / Tel : 02 33 25 91 79