Information du jour : Vendredi 20 mars 2020

Information du jour : Vendredi 20 mars 2020

Briefing article Context : Ce qui manque à la production alimentaire pour devenir corona-résistante

Dans cette crise du coronavirus, le gouvernement a tout de suite présenté l’alimentation comme un secteur prioritaire, préservant la distribution des mesures de restriction. Si « jusqu’ici tout va bien », les acteurs économiques se sentent fragiles. Il faut passer des discours aux textes. Voici un état des lieux des points de tension :

➤ L’ouverture des lieux de vente pas encore garantie partout

L’arrêté du 15 mars sur les mesures de lutte contre la propagation du coronavirus a très vite mis les choses au clair : les commerces d’alimentation, de produits surgelés, de fruits et légumes, de boissons, les boucheries, charcuteries, fromageries, boulangeries et les marchés resteront ouverts. Mais si l’on entre dans le détail, c’est un peu plus compliqué. « Il y a beaucoup de tensions sur les marchés de plein air », constate le porte-parole de la Confédération paysanne, Nicolas Girod. Les maires doivent les garder ouverts, mais les ferment parfois : trop difficile de mettre en place des mesures de distanciation efficaces. Plusieurs fédérations de commerçants ont dénoncé ces problèmes. Le ministre de l’Agriculture s’est empressé de rappeler les maires à l’ordre. Mais il manque un cadre pratique. La Confédération paysanne a réalisé avec Marchés de France un protocole qui vient d’être présenté au ministère.

 

➤ La main d’œuvre mal sécurisée dans les entreprises de transformation …

Pour le moment, le taux d’absentéisme dans les différents maillons de la production et de la distribution est contenu. Mais il en faudrait peu pour gripper la machine. « L’interprofession porcine s’est réunie ce matin au téléphone. Pour l’instant, ça se passe bien. Néanmoins, tout le monde est inquiet pour l’avenir. » « Le plus grand risque vient des salariés qui travaillent dans les entreprises de transformation », complète Dominique Chargé. Que ce soit l’abattage ou la collecte laitière, certains métiers ne peuvent s’arrêter, comme l’indique le président du Cniel, Thierry Roquefeuil : « S’il y a trop d’absents dans les usines, c’est toute la collecte qui est remise en cause. On fait passer le message aux éleveurs de tout mettre en œuvre pour réduire la production, mais une vache n’est pas un robinet. » Pour nombre de professionnels, la solution est simple. Le secrétaire général adjoint de la FNSEA, Patrick Bénézit, la résume : « L’alimentation étant un secteur prioritaire, nous demandons aux pouvoirs publics que le personnel ait droit aux mêmes facilités que le personnel soignant, c’est-à-dire à la garde et à la scolarisation des enfants. »

… Comme aux champs
La demande vaut également pour les exploitations. « Il y a aussi des problèmes de garde chez les agriculteurs, constate Nicolas Girod. Nous avons demandé au cabinet du ministre d’être traités comme le personnel soignant. » Pas de réponse favorable pour l’instant. Le coronavirus tombe en tout cas en plein démarrage des travaux de récoltes en fruits et légumes.
Le président de Jeunes Agriculteurs, Samuel Vandæle, s’inquiète du manque de main d’œuvre saisonnière pour les producteurs de fraises et d’asperges, notamment : « Souvent les salariés viennent d’Espagne, d’Allemagne, de Pologne… Le ministère de l’Agriculture est mobilisé, mais là, ça ne dépend pas que de la France. » A Bruxelles, le problème est posé, mais pas résolu. Côté français, les organisations ont mis plusieurs hypothèses sur la table. Le président de l’APCA, Sébastien Windsor, les détaille : « Nous travaillons étroitement avec le ministère. Tout est regardé : comment peut-on mobiliser la main d’œuvre étudiante ? Comment rediriger vers nos métiers la main d’œuvre qui devait travailler dans l’hôtellerie et la restauration, dans une situation de confinement ? » Pour le moment, là aussi, les professionnels sont en attente de réponse.

 

➤ L’acheminement des productions pas certain dans la durée
La logistique constitue le deuxième point d’inquiétude majeur.
Le 18 mars, Mathieu Pecqueur constatait les premières tensions, davantage à l’aval qu’à l’amont des filières viande : « Les animaux arrivent dans les entreprises d’abattage. Le sujet, c’est plutôt de savoir quelle attestation donner au chauffeur. » Le ministère de la Transition écologique a le problème dans le viseur, mais il n’est pas encore réglé. Les risques concernent surtout les éleveurs d’animaux contraints à l’abattage par une limite d’âge, comme les porcs et les veaux. Du côté du Syndicat de la vitellerie française (SDVF), le secrétaire général Olivier van Ingelgem parle de « signal faible » de pénurie de chauffeurs pour enlever les animaux.

Sources : media Contexte
Publication du 20 mars 2020

L’ensemble du Bureau administratif s’efforcera de vous donner des informations les plus complètes possibles de façon quotidienne,
en espérant pouvoir répondre à tous vos questionnements.

Restons plein d’espoir et proches les uns des autres. 
Gardez un œil sur vos proches, vos familles, vos amis et voisins,
veillez à prendre soin les uns des autres.

Euro-Toques France
10 rue de Sèze – 75009 PARIS
📞 01 44 18 70 68
📥 secretariat@eurotoques.fr