Comment se reproduit le bar ?
Le début de la période de reproduction de cette espèce est légèrement différent en fonction des zones : celle-ci commence dès janvier dans le golfe de Gascogne tandis qu’elle débute en février en Manche. Dans les deux cas, des poissons prêts à la reproduction pourront être présents de janvier à avril dans ces deux zones.
Différents comportements sont observés chez le bar en fonction de son âge, la saison ou encore la position géographique. Jeune, c’est un poisson grégaire. Il préfèrera ensuite la vie solitaire pendant la reproduction. A cette période de l’année, les individus matures se rassemblent en grands bancs, en pleine eau, où ils sont facilement atteignables par les bateaux de pêche. Cette caractéristique rend cette espèce vulnérable.
Comment se porte la ressource de cette espèce ?
D’après l’avis du CIEM (Conseil international pour l’exploration de la mer), du 22 novembre 2018 pour le stock de Golfe de Gascogne Nord et Centre, la mortalité par pêche a beaucoup fluctué ces dernières années. Aujourd’hui, elle reste supérieure à la valeur permettant d’atteindre le rendement maximal durable1. La biomasse de reproducteurs a décliné depuis 2010 mais semble suffisante pour assurer la pérennité du stock. Pour ces zones, cet équilibre reste donc fragile notamment à cause de la pression de pêche.
Concernant les zones Mer du Nord, Manche et Mer Celtique, (avis CIEM du 2 juillet 2018), le stock de reproducteur a considérablement décliné depuis 2005 : en 2017, le stock est passé sous le seuil de biomasse limite2. La mortalité par pêche diminue petit à petit pour être, aujourd’hui, en dessous de la valeur de rendement maximal durable. Cependant, malgré une diminution de la pression de pêche, la population de bar reste encore très basse dans cette zone.
Point sur la réglementation européenne :
A partir de 2018, suite à des avis scientifiques alarmants, de nombreuses mesures de gestion ont été mises en place pour les pêcheurs professionnels. En 2019, ces mesures de gestion sont les suivantes :
- Stock Nord (Mer du Nord, Manche et Mer Celtique):
- Période de pêche autorisée en janvier 2019 puis du 1er avril au 31 décembre 2019 avec une interdiction de pêche en février et mars.
- Limitation de capture autorisée par mois en fonction du bateau et du type d’engin de pêche utilisé.
- Obligation de détention d’une licence
- Taille minimale réglementaire de 42 cm
- Stock Sud (Golfe de Gascogne) :
- Obligation de détention d’une licence
- Taille minimale réglementaire de 38 cm
Limitation annuelle de capture autorisée (2150 tonnes par an en 2019 pour l’ensemble des navires professionnels battant pavillon français, réparties tout au long de l’année par le Comité National des Pêches Maritimes et des Elevages Marins).
Avant qu’un nouveau décret soit validé au niveau européen, différentes étapes sont nécessaires.
Dans un premier temps, des scientifiques de tous pays européens à travers le CIEM, émettent des avis scientifiques sur de nombreux stocks. Ces avis regroupent l’état de la biomasse (biomasse reproducteurs, recrutement…), l’impact de la pêche (débarquement et pression de pêche) et des conseils sur les possibles mesures de gestion dont des potentiels TAC – Totaux Admissible de Capture. Ces avis sont ensuite étudiés par la Commission européenne, qui va alors proposer des mesures de gestion concrètes pour chaque stock. Ces propositions seront envoyées pour discussion au Parlement européen et au Conseil des ministres européens. Ces deux entités vont alors échangées et discutées pour valider ou non chaque proposition, d’abord au sein de leur consortium puis entre eux. Le Parlement participe à la procédure législative et peut s’opposer à un projet, mais le Conseil vote les projets.
1 Le rendement maximal durable correspond à la quantité de poissons maximale pouvant être prélevée, pour une espèce sur une zone et une période donnée, n’affectant pas la viabilité du stock (reproduction, croissance, pression de pêche…). 2 Biomasse à partir de laquelle le renouvellement du stock est menacé