Le chef cuisinier du palais de l’Elysée, Guillaume Gomez, de passage à Deauville

Le chef cuisinier du palais de l’Elysée, Guillaume Gomez, de passage à Deauville

Guillaume Gomez, chef cuisinier au palais de l’Elysée était à Deauville (Clavados), le lundi 20 février 2017 avec l’association Euro-Toques, qu’il co-préside.

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De gauche à droite : Bernard Fournier président honoraire d’Euro-Toques, Michel Roth et Guillaume Gomez co-présidents.

Pendant plusieurs années, vous avez été le second du précédent chef Bernard Vaussion, avant de lui succéder récemment. Comment cette transition s’est-elle faite ?

La transition s’est déroulée très naturellement il y a 3 ans. Cela fait 20 ans que je suis aux cuisines à l’Élysée, et je suis devenu en 2013 le 4e chef depuis le Général de Gaulle.

Depuis votre arrivée dans les cuisines de l’Élysée, vous avez servi trois présidents (Chirac, Sarkozy et Hollande). Quels étaient leurs plats préférés ?

C’est une question confidentielle à laquelle je ne peux pas vous répondre. Je suis à Deauville aujourd’hui en tant que coprésident de l’Euro -Toques France pour défendre les valeurs et le goût, mes secrets sont restés dans les cuisines de l’Élysée.

Deux chefs, un à Deauville et un à Trouville, viennent de recevoir une étoile Michelin. Allez-vous leur rendre une petite visite ?

Oui je suis parfaitement au courant et je les félicite. Je n’aurai malheureusement pas le temps d’aller les voir mais j’espère qu’ils viendront nous rencontrer le temps de notre séjour en Normandie. C’est toujours un événement pour un chef que d’obtenir une étoile Michelin.

Vous allez présenter une motion sur « l’invasion de l’agrochimie dans nos assiettes ». De quoi s’agit-il ?

C’est un sujet primordial pour tous les consommateurs. Notre association intervient à la commission alimentaire de Bruxelles avant que les lois soient votées au parlement. Pour peser dans la balance nous devons faire prendre conscience aux gens qu’on ne mange pas de la même façon à Dax qu’à Cherbourg. Il faut retrouver le bon sens, manger des fruits et légumes de saison et ainsi avoir la plénitude des saveurs pour un coût peu élevé. Les industriels trompent les consommateurs, formatent le goût vers ce qui ne devrait pas être et c’est dangereux pour la santé. Nous souhaitons lutter contre la mainmise de l’industrie agroalimentaire dès les semences qui contraignent les agriculteurs à s’éloigner des pratiques ancestrales, logiques et saines.

Vos mets représentent la gastronomie française pour le monde, lors des dîners d’État. Qu’est-ce que cela vous fait ?

Sans divulguer de secret d’Etat je vous dirais que 70 % des touristes étrangers viennent en France pour sa gastronomie. Notre meilleure vitrine ce sont tous les restaurants de province dans lesquels on retrouve les saveurs de chaque terroir. L’Euro-Toques s’est battu il y a quelques années pour conserver le droit de fabriquer du fromage au lait cru. Sans notre intervention, la Normandie aurait sans doute perdu son camembert ! Nous sommes les défenseurs d’une nourriture simple, bonne et saine et notre action dans les écoles avec la semaine du goût a porté ses fruits auprès des collectivités qui ont pris conscience de l’importance de la qualité du contenu de nos assiettes. En étant coprésident de l’Euro-Toques je souhaite être le porte-parole du bien mangé en France et par extension dans le monde en éduquant les consommateurs et en encadrant les industriels.

 

Parution Le Pays d’Auge / Richard Duval
Mercredi 22 février 2017