Décortiquons cinq champignons que vous trouverez dans l’Aube

Décortiquons cinq champignons que vous trouverez dans l’Aube

Le temps de la cueillette est arrivé. Voici cinq champignons à retrouver dans l’Aube.

« Dans les prés, les rosés, coprins et coulemelles sont déjà sortis », observe Fabrice Joachim, mycologue à la Société auboise de botanique (SAB). Si les conditions météorologiques sont bien meilleures que l’an dernier pour les champignons, « en forêt, cela reste encore très timide, constate le spécialiste. En profondeur, les sols sont encore très secs. Toutes nos sorties de septembre ont dû être annulées. Mais en ce moment, les températures sont idéales. » « Si la pluie continue à tomber de façon assez fréquente, on peut espérer une poussée acceptable », précise Jean Rovea, mycologue depuis 45 ans et membre de la SAB.

Toutefois, prudence ! « Un champignon peut être beau, bon et être mortel  » insiste le spécialiste. Voici les caractéristiques de cinq champignons comestibles présents dans l’Aube (source « Courrier scientifique nº32 » du Parc naturel régional de la forêt d’Orient).

La trompette de la mort (craterellus cornucopioides), contrairement à son nom, est comestible. Son chapeau (2 cm à 9 cm), irrégulier et creux jusqu’à la base de son pied, est en forme de trompette. Avec sa couleur grise cendrée à l’extérieur (noire à l’intérieur), elle reste difficile à repérer dans les couverts de feuilles mortes bien qu’elle pousse par groupes. Il existe des espèces très proches qui sont également comestibles. Sa saveur est excellente.

Des trompettes de la mort. – Photo ©Willy Billiard

 

Le cèpe de Bordeaux (boletus edulis) est une espèce très convoitée pour sa saveur de noisette. Il se remarque grâce à son chapeau (6 à 30 cm) brun clair à brun foncé légèrement rugueux parfois visqueux, et typiquement bordé par un fin liseré blanc. Ses pores sont fins, et son pied est massif mais atténué au sommet et de couleur brun clair. On le trouve en forêt de feuillus et de conifères. Assez fréquent en automne après un été chaud et sec.

Cèpe de Bordeaux. – Photo ©Michael Wood

 

La girolle (cantharellus cibarius) de couleur jaune pâle à jaune d’or, a une odeur fruitée. Son chapeau (de 2 à 15 cm) est en forme d’entonnoir ondulé, avec des plis à la place des lamelles. Son pied est courbé et aminci à la base. Ce champignon pousse en forêt, à terre. À ne pas confondre avec l’Omphalotus illudens toxique qui pousse en touffe sur les souches et qui possède des lames.

Des girolles. – Photo ©Jeffdelonge

Le pied de mouton (hydnum repandum) a un chapeau (2 à 15 cm) ocre ou orangé, creux en son centre avec des bords charnus et enroulés. Le pied est bulbeux (3 à 8 cm) et parfois excentrique. Sa chair est blanche et cassante. Ce champignon, doté d’aiguillons, pousse en forêt mais reste difficile à débusquer. Cette espèce est très prisée pour ses qualités gastronomiques.

Pied de mouton. – Photo ©DJ Kelly

 

Le coprin chevelu (coprinus comatus) se distingue par son chapeau cylindrique (20 cm de haut par 6 cm de diamètre), blanc avec des mèches (cheveux) et des lames ascendantes. Son pied est blanc rose. Il pousse dans les lieux herbeux, les friches, au bord des routes (attention à la pollution). Seuls les jeunes champignons à lames encore blanches sont comestibles.

Coprins chevelus. – Photo ©Nino Barbieri

 

Prudence aussi en forêt

Le nez au sol, il est facile de s’égarer en forêt.
Cueilleurs, chasseurs, randonneurs, vététistes … la nature se partage.

Cinq conseils pour réussir sa cueillette de champignons

  1.  Cueillir le champignon dans sa totalité, et conservez la base du pied pour faciliter sa reconnaissance.
  2.  Utilisez un panier, ou une cagette, mais pas de sacs plastiques qui dégraderaient le champignon et pourraient le rendre indigeste en quelques heures seulement.
  3.  Veillez à ne pas mélanger les espèces dans votre panier lors du ramassage.
  4.  Préparez votre récolte dans la journée. Ou faites-les déshydrater pour les conserver. Il est également possible de les cuisiner avant congélation.
  5.  On ne cueille pas ce que l’on ne connaît pas. Dans le doute, demandez une expertise à un mycologue ou un pharmacien ayant les compétences.

Sources : L’Est Eclair – Vincent Gori