Petite histoire de la Pomme de Terre

Petite histoire de la Pomme de Terre

La Pomme de terre :
Quelle est son histoire ?
Depuis quand la consomme t-on ?

  • Il y a 8 000 ans : Fruit d’hybridations naturelles, Solanum tuberosum, la pomme de terre, semble avoir spontanément pris naissance dans les pays andins et plus particulièrement près du littoral du Pérou actuel.
  • Peuplant depuis très longtemps la Cordillère des Andes, des traces semblent attester que, depuis plus de 8 000 ans, la pomme de terre aurait été développée par les indiens des Andes grâce à des techniques agricoles variées et les moyens de la conserver.

 

  • 800 à 900 ans avant J.C : Les Incas la cultivaient 800 à 900 ans avant J.C. Ensuite, 200 ans avant notre ère, des pommes de terre apparaissent sur des poteries découvertes près des côtes du Pérou.C’est dans la région du lac Titicaca, dans des terrasses irriguées et fertilisées avec le guano, (déjections d’oiseaux marins) que la pomme de terre fût cultivée à l’origine. De cette région (Pérou, Bolivie), la culture de la pomme de terre s’élargit au Nord du Chili, au Nord Ouest de l’Argentine et au Sud de l’Equateur, délimitant approximativement le futur empire Inca. Elle prit alors progressivement le nom quetchua de « papa ». Elle porte d’ailleurs toujours ce nom en Amérique Latine.
  • 1570 : La pomme de terre traverse l’Atlantique vers 1570, avec les conquistadores espagnols de retour des Amériques. Elle est introduite d’abord en Espagne sous le nom de « patata ».De l’Espagne, le roi Philippe II envoie des tubercules à Rome au pape Pie IV, sans doute par analogie au mot américain « papa ». Les Italiens la prénomme « taratouffli » (petite truffe). Le pape en envoie au gouverneur de Mons en Belgique, qui en donne lui même à un professeur de l’université de Leyde qui séjourne alors en Autriche. De là, la pomme de terre se propage en Allemagne et en Suisse puis dans l’Est de la France.C’est à Saint-alban d’Ay, en Ardèche, que la plante produisant les tubercules de pommes de terre, aujourd’hui encore appelés « Truffoles » (du patois « Las Trifòlas ») aurait été cultivée pour la première fois en France.
  • 1581 : Pendant longtemps, les pommes de terre ne seront mangées que bouillies ou rôties. La première recette connue est allemande et date pourtant de 1581. C’est à peu près celle des rœstis actuelles et plusieurs modes de préparation plus savoureux sont cités à Liège au cours du 17ème siècle.
  • 1600 : Officiellement c’est Olivier de Serres qui, en 1600, les cultive pour la première fois en Vivarais.Outre cette première voie de propagation par l’Espagne (en Andalousie elle s’appelle encore papa) une seconde voie, s’est ouverte quelques années plus tard, via le Mexique, la Virginie d’où elle atteindra le Canada et, au milieu du 16e siècle, la Grande-Bretagne, l’Irlande et les pays nordiques.
  • À partir de 1618 : Si elle s’implante assez rapidement dans la plupart des pays d’Europe, grâce, si l’on peut dire à la guerre de Trente Ans qui les ravage à partir de 1618, elle est longtemps boudée en France, et réservée à l’alimentation des animaux.En effet, le nouveau tubercule a rencontré maintes résistances et fait l’objet de superstitions de toutes sortes. D’abord, la pomme de terre ressemblait à la belladone qui était une mauvaise herbe violemment toxique. De plus, la croyance populaire véhiculait que consommer ce légume rendait la peau ridée, sale et grumeleuse. Par ailleurs, une femme qui mangeait des pommes de terre au cours de sa grossesse risquait fort d’accoucher d’un bébé avec une grosse tête… Par contre, porter un morceau de «patate» dans sa poche de veste protégeait contre le rhumatisme et l’eczéma…
  • 1744 : Frédéric II le Grand de Prusse, imposa une loi vers 1744. Après maints essais, il fit adopter une législation qui stipule qu’il faut cultiver les pommes de terre et les manger sous peine de se faire couper les oreilles. Très efficace!!!
  • 1785 : En France, ce n’est qu’au 18ème siècle, grâce à la ténacité et l’ingéniosité d’Antoine- Augustin Parmentier, pharmacien aux armées, que ses qualités sont enfin reconnues. Parmentier avait pu apprécier les vertus nutritives de la pomme de terre pendant qu’il était en captivité en Prusse. Il les recommande donc pour résoudre le problème des famines endémiques qui ravageaient encore la France à cette époque. Il va plus loin encore, en plantant 54 arpents (environ 2 hectares) dans la plaine des Sablons (aujourd’hui Neuilly) de champs de pommes de terre et en obtenant du roi qu’ils soient gardés le jour seulement par des soldats. La nuit, attirés, les habitants dérobent les précieux tubercules et en assurent ainsi la publicité.Le couronnement de l’action promotionnelle de Parmentier est le dîner qu’il offre au roi et à la reine en 1785 et au cours duquel ne sont servis que des plats comportant des pommes de terre.
  • 1789 : Ce sont les instituteurs et les prêtres qui donnèrent l’exemple en la cultivant dans leurs jardins. Avec la famine de 1789, la culture de la pomme de terre se généralisa pour devenir un produit de base de notre alimentation.Son implantation ne fait ensuite que progresser en France et en Europe, puis dans le monde entier.
  • 1850 : Son importance est devenue telle qu’en Irlande, vers 1850, une attaque de mildiou, et l’attitude des Anglais, provoquent la mort d’un million de personnes et l’émigration en Amérique d’un million d’autres.
  • Au 19ème siècle : d’un légume de jardin, la pomme de terre devient une grande culture. Sa production passe de 1,5 million de tonnes en 1803 à 11,8 millions en 1865. Elle augmente progressivement jusqu’à atteindre plus de 16 millions de tonnes à la fin des années 30.
  • 1865 : Le « Grand dictionnaire de cuisine » d’Alexandre Dumas donne 15 recettes de pommes de terre. Dès le 19ème siècle, la pomme de terre est sur toutes les tables, des plus populaires aux plus bourgeoises, et dans les meilleurs restaurants. Elles ne les quitteront plus, renouvelant sans cesse leur présentation et leur préparation.
  • Après la guerre 2ème guerre mondiale : La production connaîtra son maximum en 1960, avec, environ 14 millions de tonnes récoltées sur 840 000 hectares, avant de décliner régulièrement, à 7 millions de tonnes pour 320 000 hectares en 1970, 5,5 millions de tonnes et 190 000 hectares en 1980 et, malgré le développement des produits industriels, 4,5 millions de tonnes en moyenne aujourd’hui, cultivées sur un peu plus de 110 000 hectares.